2017 Le Nouvelliste Port aux Princes 28 novembre

2017 Le Nouvelliste Port aux Princes 28 novembre

Transcription du texte de la critique du Nouvelliste

Les comédiennes Sylvia Barreiros, directrice de la Cie Apsara, et Margarita Sanchez ont mis le feu à l’IFH le samedi 25 novembre 2017, avec leur représentation de Le chant des sirènes. Accompagnées par un groupe de musiciens des plus qualifiés, dont le percussionniste haïtien Cisco, celles qui incarnent deux sœurs, avec des répliques hilarantes dans un sujet des plus sérieux, ont entretenu un public bon enfant scotché à leurs lèvres et à leurs moindres mouvements.
Voyager, rêve de bonheur pour certains, n’est pas toujours aussi rose que le laissent entrevoir les annonces des agences de voyage et les cartes de visite pour touristes en mal de sensations; il l’est encore moins pour les femmes. C’est ce que Margarita Sanchez, dans le rôle de la grande sœur, Victoria, et Sylvia Barreiros, qui incarne Gloria, la petite sœur, traduisent à travers cette œuvre d’Olivier Chiacchiri.
Les deux sœurs, leurs carrières battant de l’aile, ont décidé, la petite fortement influencée par son aînée, de répondre à une invitation qui leur est faite par un bar huppé de Genève. Par une nuit qu’elles passent dans un motel miteux, elles nous emmènent dans l’intimité de leur monde et lèvent le voile sur
toutes les difficultés liées àr l’immigration féminine: la invitation qui leur est faite par un bar huppé de Genève. Par une nuit qu’elles passent dans un motel miteux, elles nous emmènent dans l’intimité de leur monde et lèvent le voile sur toutes les difficultés liées àr l’immigration féminine: la prostitution, le chômage.
‘‘Le temps des sirènes, c’est aussi le temps des cerises. Parce que les cerises ont une saison, et quand elles sont mûres, elles tombent de l’arbre. Et nous, on est déjà mûres dans la pièce. C’est un petit peu cette vie en parallèle de deux femmes qui ont encore envie de croire qu’elles peuvent réaliser leur rêve malgré leur âge. Et qui répondent à une annonce; elles envoient des photos de quand elles avaient 20 ans. Enfin, surtout la sœur qui emmène sa petite sœur aînee, sans rien lui dire, là-dedans’’, nous raconte Sylvia Barreiros.
Les deux personnages rappellent Estrago et Vladimir dans En attendant Godot. Elles ne peuvent se passer l’une de l’autre, ni ne peuvent cohabiter sans des échanges virulents et des contradictions à n’en plus finir. Et la sœur cadette, dans sa crise de la femme ménopausée, amuse autant qu’elle fait pitié. ‘’Mais ce qui fait justement que ce spectacle a voyagé dans le monde entier, et même dans les pays arabes, musulmans, c’est
que tout d’un coup, elles sont touchantes parce qu’elles ont (http://lenouvelliste.com/k passé l’âge, elles sont périmées. Et puis ça nous fait rire parce c’est incongru de voir des femmes en short, à cet âge, danser, répéter un show de cabaret. Et puis le message ‘‘je n’ai pas traversé l’Atlantique pour me prostituer’’ a été acclamé dans plusieurs pays: parce qu’on a fait beaucoup de tournées. À part l’Asie et les Etats-Unis, on a voyagé beaucoup’’, poursuit la directrice de la Cie Apsara.

Un spectacle de haute intensité avec des musiciens et chanteuses de calibre mondial pour l’accompagner- le pianiste José Luis Musetti, Ariana Cana, Amanda Cepero- tous membres du groupe Vocal Iroko-, Ondina Duany, directrice du groupe et notre Cisco du terroir. Une représentation alliant chant, jeu d’acteurs et des mélodies succulentes; un cocktail qui a fait le bonheur de l’assistance.

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2017 Le Nouvelliste Port aux Princes 28 novembre 2017 Le Nouvelliste Port aux Princes 28 novembre 2017-11-28 00:00:00 https://apsaras.ch/images/No-Photo.jpg